Il doppio braccio fiorentino, Pistoia, ancienne mesure florentine ici comparée au mètre... a different yardstick

DÉFRICHAGE...

DÉCORTICAGE

Toute l’énergie est dans le jaugeage, le tri, l’adoption d’un nouveau yardstick la taxonomie, la prise de mensurations, le défrichage des supermarchés, presque un travail de machette, à l’instar de l’explorateur en Amazonie dans la jungle moderne. Une fois que l’on croit tout comprendre (par paliers) et que l’on sait tout nommer, on découvre alors la veuve noire... au début, au fond d’un placard, ou dans le garage... la toile extrêmement mal cousue, qui pendouille légèrement visqueuse m’avait-on expliqué, autant que désorganisée attire notre attention... certes la noirceur de la carapace nous interroge... Ce n’est décidément pas une araignée de chez nous... si de prime abord, la taille minuscule nous déçoit, ce n’est pas encore la tarentule velue... une fois que l’on a identifié l’insecte épouvantablement redoutable en le retournant et en constatant sa signature : la forme du sablier de couleur rouge ( red hourglass ) sur le ventre... Le doute n’est plus permis, frissons. On tue et l’on prend soin de détruire tout ce qui ressemble à une toile d’araignée.

Puis vient le temps des termites, on fait appel aux Terminators  ! Il y a tant de façons d’exterminer : gaz, micro-onde, congélation entre autres. Le temps des premiers opossums ou sarigues, l’animal amérindien mythique, aperçu pour ma part, comme une créature monstrueuse. Ce marsupial à queue-de-rat issu de la préhistoire passe devant vous, le long de votre palissade, tel un paresseux se nourrissant des avocats du jardin, dans un milieu pourtant tellement urbain. Arrive la première rencontre avec un raton laveur qui, très habile de ses doigts, vandalisera la poubelle, ou s’infiltrera chez vous avec aplomb d'un voleur via une chatière. Il vous regarde droit dans les yeux, le masque noir cernant ses deux billes d’obsidienne brillante, serties d’une fourrure sombre, un écrin le rendant encore plus voleur. Délit de faciès. J'ai vécu ces faces à faces, le prenant en flagrant délit de vol nocturne. Ses doigts d'une grande dextérité lui permettant même d'ouvrir les fermetures éclair ! La puanteur musquée, décelable au moins un mile à la ronde, du putois, skunk vous déstabilisera ad nauseam bien qu’on s’y habitue curieusement. La vélocité du colibri vous ébaubira, les pourpres et oranges des bougainvilliers enchevêtrés dégoulinant partout vous enchanteront.

On découvre un jour la traîtrise du poison ivy le lierre vénéneux, ou le poison oak le sumac vénéneux en randonnée dans un canyon. On tombe face à face avec un serpent à sonnettes au beau milieu d’un chemin rocailleux. Enfin, le premier tremblement de terre vient vous baptiser un beau matin (ils sont tous beaux) en vous éjectant de votre lit. Rien ne nous avait préparés à tout cela en France. La femme française qui arrive a besoin de comprendre son environnement et sarcle son territoire afin d’y prendre ses marques pour elle et sa famille, cela remonte à la nuit des temps et n’est pas l’apanage de la Française. Néanmoins disons qu’elle le fait «   à la française  »    avec tout le je-ne-sais-quoi enfoui dans sa culture. C’est de l’ordre du décorticage.